|
> |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
FERRY-BOAT
Dix poèmes courts pour un hiver long
Illustré par Zwy Milshtein |
|
VOYAGEUSE
Sur le parapet d'un pont de bois une étrangère choisit
un souvenir
Pour la chambre bleue de sa petite soeur qu'elle n'aimait pas autrefois
Mais depuis qu'elle voyage ses sentiments ont changés
Dans les villes qu'elle traverse elle se dit
Maman aurait dû venir avec moi
Nous aurions fait ensemble notre voyage de noces
|
|
La
suite
|
|
|
 |
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
 |
BATAILLE DANS LE DÉSERT
José Emilio Pacheco |
Si vous aimez les Tropiques ses mangues, ses papayes, ses dictateurs,
ses plages : Acapulco, Cancún, Copacabana , inscrivez-vous
au Club Mditerranée et n'oubliez pas d'emmener García
Márquez dans vos valises. Il existe une autre Amérique
Latine.
Batailles dans le désert, qui prend prétexte
d'une réalité historique désignée dans
le livre (la guerre du Moyen-Orient), évoque plus profondément
encore l'idée des batailles les plus troublantes de toutes
: celles qui, à la fin du combat, ne laissent derrière
elles aucune trace : un sable étrange a tout recouvert. Que
s'est-il passé ? Rien peut-être. Cela a-t-il eu lieu
? Peut-être pas. Ai-je vraiment vécu cela ? Qui sait
? Le désert reste seul vainqueur de la bataille.
EXTRAITS DE LA PRÉFACE DE JACQUES BELLEFROID |
|
|
|
|
|
|
|
|
Poète, romancier, essayiste,
traducteur, José Emilio Pacheco
né à Mexico le 30 juin 1939, est reconnu
comme l'un des meilleurs écrivains de sa génération
au Mexique et en Amérique Latine.
Batailles dans le désert, son dernier roman, paru en 1981,
est aujourd'hui, comme auparavant Tu mourras ailleurs,
également publié aux Éditions de la Différence,
un livre mythique en Amérique Latine. |
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
MA VILLE
Bellefroid - Kilar |
|
La pluie
Bleue au revers des feuilles
Appuie
Les mains sur un velours
la nuit
Qui craint
L'accueil des lampes
près des astres éteints
|
|
 |
L'édition
originale de Ma Ville comprenant cinq poèmes de Jacques Bellefroid
et cinq gravures de Stéphane Kilar a été limitée
à quarante exemplaires sur Vélin d'Arches...
La suite |
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
|
|
Cahiers de la Différence # 1
LES DEUX TABLEAUX |
 |
|
C'était
l'hiver. J'occupais à Aix-en-Provence une chambre d'hôtel
dont la fenêtre ouvrait sur un campanile de pierre qui prenait
des reflets roses, chaque matin, au lever du soleil. Paris, que j'avais
quitté, n'était que grisailles et pluies. J'apercevais
avec précision ce campanile dressé au-dessus des toits
oranges. Il inscrivait son dessin dans le cadre de la fenêtre
à la manière d'un tableau accroché sur le ciel
et cette image réelle, dépasse par sa propre réalité,
émergeait avec la régularité, l'insistance de
ces idées fixes qui s'allument la nuit dans l'obscurité
des rêves. Sans aucune espèce de logique, la couleur
des pierres et des tuiles me rappelait une journée perdue de
l'été précédent où j'avais saisi
l'occasion d'aller voir le site d'une ancienne ville disparue et dont
il ne reste à peine quelques traces sur une colline du sud
de l'Italie : Elée. Attiré par la force d'attraction
d'un tel nom, j'avais voulu voir le lieu. Il n'y avait rien. La journée
s'était déroulée sans incident. J'étais
reparti. Ensuite, au cours des semaines et des mois l'automne,
l'hiver ce rien avait peu à peu creusé son trou.
Maintenant, il revenait sous la forme d'un campanile rose, ironique,
silencieux, placé chaque matin devant mes yeux comme une horloge
arrêtée.
La suite |
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
Cahiers de la Différence
# 3
JEAN-PAUL ARON, MICHEL FOUCAULT & Co
(Tourcoing - Lille 1952 - 1955)
LANGAGE PARLÉ, PAROLE ÉCRITE |
|
|
Je
ne parlerai pas ici de la mort. Rien que de la nommer risque déjà
d'obscurcir d'un voile, même blanc, les images de vie qui affluent
sans cesse et sans peine au souvenir de Jean-Paul. Monsieur Aron,
disaient entre eux les élèves du Lycée de Tourcoing
en regardant passer dans les couloirs ce singulier professeur, à
peine plus âgé qu'eux, et qui, à la singularité
d'enseigner la Philosophie savoir secret, terre inconnue où,
pour la naïveté de l'ignorance, gisait au moins le secret
du monde ajoutait la singularité d'une démarche,
d'une allure, d'un timbre de voix, d'une présence, d'un jeu
de regards, d'une manière inimitable, enfin, de maintenir constamment
au milieu des lèvres, agitées par un flot ininterrompu
de paroles dès qu'il s'adressait à l'un ou à
l'autre, une cigarette menaçante pour la propreté impeccable
du col blanc, de la cravate et de la pochette assortie. Lorsque je
le rencontrai pour la première fois dans les couloirs de cet
établissement, vraiment lugubre, en 1952, j'étais un
nouveau. Lui aussi.
La suite |
|
 |
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
 |
|
Cahiers de la Différence # 7-8
DIEU EST MORT
Variations sur l'existence ou la non existence du pouvoir et du pouvoir
littéraire en particulier ainsi que sur l'usage contemporain
du mot « nouveau ». |
Ce
qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite
ni égards ni patience.
René Char |
De quoi s'agit-il
? De rien, peut-être. De la couleur des tulipes lorsque le rayon
du soleil agite l'ouverture de leurs pétales. L'analyse critique
des systèmes de pouvoir (structure, signes, sens, sémiologie,
fonction et fonctionnement) a si bien occupé les esprits durant
les dernières décades les esprits : ceux qui
parlent, écrivent, professent, publient, je ne pense pas ici
aux innocents fantômes qui errent dans l'invisible, que
nous sommes en attente du moment où cette analyse reviendrait
sur elle-même. Obéissant à la ligne de fuite où
l'analyste, si brillant et scrupuleux qu'il soit, vise toujours dans
l'analyse à saisir la conduite de l'autre, tout aura été
dit sur le pouvoir des petits et des grands chefs de toutes espèces
et de toutes sortes, tandis qu'un pieux silence recouvrait l'unique
pouvoir exclu de l'analyse, préservé, protégé
et indemne au bout de l'épreuve : le pouvoir de l'analyste
lui-même. Le boomerang ne revient jamais.
La suite |
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
Jean Cocteau, lettre à Jacques Bellefroid
1er Juillet 1956
|
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
René Char, lettre à Jacques Bellefroid
9 Novembre 1965 |
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
Eugène Ionesco, Lettre à Jacques Bellefroid |
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Photographies de Jacques Bellefroid par Nestor Almendros |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
Un ami anglais Jacques Bellefroid et le philosophe Jean Beaufret |
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
|
|
Jacques Bellefroid, Vilma Fuentes, Juan Luis Bunuel, Stinco, Giudicelli |
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
Jacques Bellefroid et Vilma Fuentes
Photographie de Mercedes Iturbe |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
Tournesols à Paris, sous le portrait de Jacques Bellefroid et Vilma Fuentes,
peint à Mexico par Carmen Parra
Accès au site de
Carmen Parra : |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
Jacques Bellefroid et le peintre Carlo Perugini, à Paris |
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
 |
|
Zwika Milshtein : Portrait de Jacques Bellefroid |
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
Pierre Soulages, Vilma Fuentes, Jacques Bellefroid
Paris, 22 novembre 2002 - Photographie de Yves Geant |
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
 |
|
Dans la maison de Peter et Ingrid Bramsem, avec Carmen Parra 2004 |
|
|
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réalisation : Sys Object @Copyright tous droits réservés |
|
|