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15/04/2009 |
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N'étant ni magistrats, ni juges, ni avocats, nous n'aurons pas ici l'outrecuidance de nous ériger en tribunal. Ecrivains, journalistes, nous ne nous adressons ici qu'à nos chers confrères de la presse et des médias français. La manière dont l'affaire Cassez a été relatée dans la presse et les médias français est pour le moins étonnante. Si nous lisons cette presse, cela se ramène à une affaire très simple : une innocente, de nationalité française, victime de la machination d'un pays de barbares : le Mexique. Comme chacun le sait, au Mexique, il n'y a ni Justice, ni droit, ni le moindre degré du début d'une République civilisée. Que les français ne connaissent rien à l'Histoire, cela n'est pas nouveau Cette ignorance est bienvenue pour eux, elle est même nécessaire puisqu'elle est la source de leur ridicule suffisance. Que les journalistes puissent croire que l'Histoire se décide dans leurs conciliabules alcoolisés entre la brasserie Lipp, le café des Deux magots, et le premier étage du Flore, est un phénomène plus inquiétant. La décadence fatale de l'influence de cette gloire qui s'est appelée autrefois l'intelligence française, patrie des droits de l'homme, patrie de Victor Hugo, est menacée lorsque le même pays vole au secours des escrocs, des bandits, des femmes complices d'amants orduriers. La presse et les médias français se sont déshonorés avec leur manière de présenter l'affaire Cassez. Préjugé de puissance impérialiste qui décide souverainement qu'elle est seule détentrice du droit, puisque les autres républiques ne sont que ramassis de barbares, racisme ordinaire dont la presse s'est fait le docile écho, ignominie qui ne choque personne et qui circule dans les médias, sûrs d'incarner la vertu, la loi, la démocratie, la morale. Dans quel journal français a-t-on entendu le témoignage d'une femme, Cristina Rios Valladares, réfugiée aux Etat-unis, qui témoigne que son fils, dix ans, pisse dans sa culotte chaque fois qu'il entend le timbre de la voix de cette autre femme, dénommée Cassez, qui criait et se disputait avec son amant, dénommé Vallarta, parce qu'il la trompait en violant la propre mère de cet enfant et qu'il faisait cela en présence et sous les yeux de cet enfant ? Ce témoignage n'intéresse pas la presse ni les médias français. Ils préfèrent s'apitoyer sur le sort de la complice des criminels. Elle est française. Le président de la République intervient, il pèse de tout son poids pour sortir cette citoyenne, française, donc innocente, de l'enfer où elle est recluse. Enfer tenu par des barbares, des sauvages qui lui permettent de téléphoner tous les jours à son papa, à sa maman, à son avocat, en attendant que le président, ou que la femme de celui-ci, la première dame, n'est-ce pas, ne décroche son téléphone pour l'appeler. Nous nous adressons ici aux médias, à la presse française. Avez-vous encore une once de l'intelligence qui a fait votre réputation dans le monde ? Voulez-vous vraiment faire la preuve que la bêtise est la seule vertu qui vous gouverne ?
Jacques Bellefroid A lire aussi sur internet : La Jornada, Vilma Fuentes : "Cassez : el abuso de la palabra" FRANCE-MEXIQUE Une manipulation exemplaire, cautionnée par le Président (sedcontra.fr)
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