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Lire, Gabrielle Rolin, Septembre 1999 (à propos de "Fille dejoie")
L'amour mène la danse... et trébuche
 


Jacques Bellefroid a l'écriture dans la peau. Parfois, par esprit de mortification, il se condamne à dix ans de silence. Puis l'inspiration reprend le dessus, lui fouette les sangs, le contraint à ruer dans ses propres brancards. Peu lui importe que le lecteur s'essouffle à le suivre, seul compte son bon plaisir. A son appel, les personnages affluent, se disputent le devant de la scène, se tiennent des discours de trois ou quatre pages et tirent l'histoire à hue et à dia. Le fil conducteur sinue de l'un à l'autre, de la veuve d'un célèbre artiste au trio d'aventuriers sans scrupule en passant par une comédienne dans le vent, un antiquaire pédéraste, une concierge pur fiel, pure haine, un médecin au grand cœur, un journaliste désœuvré, une restauratrice à la mode... et j'en oublie.

Quand l'envie vient de protester: «N'en jetez plus!», l'auteur glisse un gag, propose un rebondissement, et nous voilà repartis. On ne résiste pas à tant de vitalité. D'emblée, un éclat de rire donne le coup d'envoi. Sur la montagne Sainte-Geneviève, l'amour mène la danse mais trébuche dans des chausse-trappes et le fantôme de Mitterrand, champion du double jeu, applaudit les tricheurs en coulisses. Allez donc démêler le vrai du faux, l'apparence de la réalité! Bellefroid lui-même y perd son latin mais son tournis nous gagne. Heureux qui se soumet aux caprices d'une Fille de joie.



 

Source : www.lire.fr
 

 

 


 


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